Les choses sont très bien telles qu’elles sont. On se lève et on se barre. Ça reste humiliant de voir les participants se succéder au pupitre, que ce soit pour annoncer ou pour recevoir un prix. On trimballe ce qu’on est et c’est tout. Le public on s’en fout. Si les femmes s'arrêtent, tout s'arrête ! Ça fait partie du territoire, et s’il faut nous transmettre le message par la terreur vous ne voyez pas où est le problème. C’est ça qui est beau, finalement, c’est que ça marche à tous les coups, vos saletés. Enfin, ceux qui leur ressemblent, ceux qui sont puissants. Vous n’aurez pas notre respect. C’est terminé. Les choses sont très bien telles qu’elles sont. La différence ne se situe pas entre les hommes et les femmes, mais entre dominés et dominants, entre ceux qui entendent confisquer la narration et imposer leurs décisions et ceux qui vont se lever et se casser en gueulant. Himself. Tout ce week-end à vous écouter geindre et chialer, vous plaindre de ce qu’on vous oblige à passer vos lois à coups de 49.3 et qu’on ne vous laisse pas célébrer Polanski tranquilles et que ça vous gâche la fête mais derrière vos jérémiades, ne vous en faites pas : on vous entend jouir de ce que vous êtes les vrais patrons, les gros caïds, et le message passe cinq sur cinq : cette notion de consentement, vous ne comptez pas la laisser passer. Le public on s’en fout. Tout le monde sait. On se lève et on se casse. Enfin, ceux qui leur ressemblent, ceux qui sont puissants. Et vous le récompensez. Votre monde est dégueulasse. Célébrez-vous, humiliez-vous les uns les autres tuez, violez, exploitez, défoncez tout ce qui vous passe sous la main. C’est cette exigence qui fait que lors de la cérémonie tous les corps sont soumis à une même loi du silence. Ça se raconte, ça se sait. Ça vaut pour le viol, ça vaut pour les exactions de votre police, ça vaut pour les césars, ça vaut pour votre réforme des retraites. «Désormais on se lève et on se barre» Virginie Despentes : « Que ça soit à l’Assemblée nationale ou dans la culture, vous, les puissants, vous exigez le respect entier et constant. C’est au respect de cette consigne qu’on sélectionne les employés.Et bien qu’on sache tout ça depuis des années, la vérité c’est qu’on est toujours surpris par l’outrecuidance du pouvoir. On applaudit les investisseurs, puisque pour rassembler un tel budget il a fallu que tout le monde joue le jeu : Gaumont Distribution, les crédits d’impôts, France 2, France 3, OCS, Canal +, la RAI… la main à la poche, et généreux, pour une fois. Vous exigez le respect entier et constant. Comme on marche sur des talons hauts : comme si on allait démolir le bâtiment entier, comment on avance le dos droit et la nuque raidie de colère et les épaules ouvertes. Alors tout le monde se tait, tout le monde sourit. Parce que vous pouvez nous la décliner sur tous les tons, votre imbécillité de séparation entre l’homme et l’artiste – toutes les victimes de viol d’artistes savent qu’il n’y a pas de division miraculeuse entre le corps violé et le corps créateur. «C’est grotesque, c’est … Theme par.Rebond de l’épidémie et centres de tests saturés : la stratégie de Macron mène à la catastrophe ! Usul. Il est entendu que les grands prix continuent d’être exclusivement le domaine des hommes, puisque le message de fond est : rien ne doit changer. Le monde que vous avez créé pour régner dessus comme des minables est irrespirable. On se lève et on se casse. Les corps qui se taisent, qui ne racontent pas l’histoire de leur point de vue. Alors quand vous avez entendu parler de cette subtile comparaison entre la problématique d’un cinéaste chahuté par une centaine de féministes devant trois salles de cinéma et Dreyfus, victime de l’antisémitisme français de la fin du siècle dernier, vous avez sauté sur l’occasion. Votre puissance est une puissance sinistre. Venez m’expliquer comment je devrais m’y prendre pour laisser la fille violée devant la porte de mon bureau avant de me mettre à écrire, bande de bouffons.Adèle se lève et elle se casse. Vous exigez le respect entier et constant. Pandémie et sélection,La nouvelle aristocratie communiste et les ouvriers (Russie 1920-1924),L’étonnante actualité d’une politique étrangère.Comment venir à bout d’un capitalisme mortifère? Sandra Lucbert : France Télécom, la langue néolibérale en procès,La lutte de la classe ouvrière de Turquie, de Grèce et de France doit empêcher la guerre en mer Égée,Majorité d’en bas contre gabegie cynique d’en haut,Résultats des législatives partielles : déroute pour LREM et forte abstention au premier tour,Plus de décès pendant l’épisode de Covid-19 du printemps 2020 qu’au cours de la canicule de 2003,CGT-MEDEF : à propos d’un débat à la Fête de l’Huma, REJOIGNEZ LA RÉSISTANCE QUI S’ORGANISE LES 9, 10 ET 11 OCTOBRE,SNJ: Le ministère de l’Intérieur n’a pas à mettre au pas les journalistes qui couvrent des manifestations,Covid-19: le couac de Santé Publique France sème le trouble sur les chiffres de l’épidémie,Test Covid : “Est-ce que cela a du sens de rendre les résultats sept jours plus tard ?”,Le préfet de Paris a bien ordonné l’arrestation préventive de Gilets jaunes,⚡ Marcel Trillat, journaliste et documentariste, est mort, Denis Robert parle de l’avenir du Média,Journalistes et observateurs pourront être interpellés en couvrant des manifs,Les Grands de la planète, le coronavirus et nous. Parcours réalisé alternativement en entreprise et en cabinet : une vingtaine d’années d’expérience en ingénierie de formation, accompagnement du changement, coaching individuel et d’équipe. Je ne vois aucune différence de comportements. Quand ça ne va pas, quand ça va trop loin ; on se lève on se casse et on gueule et on vous insulte et même si on est ceux d’en bas, même si on le prend pleine face votre pouvoir de merde, on vous méprise on vous dégueule. On s’identifie forcément – pas seulement moi qui fais partie de ce sérail mais n’importe qui regardant la cérémonie, on s’identifie et on est humilié par procuration. La différence ne se situe pas entre les hommes et les femmes, mais entre dominés et dominants, entre ceux qui entendent confisquer la narration et imposer leurs décisions et ceux qui vont se lever et se casser en gueulant. Nous n’avons aucun respect pour votre mascarade de respectabilité. "On est les humiliées, on se lève et on se casse" : le cri de "rage" de Virginie Despentes après la cérémonie des César.Dans une tribune publiée par "Libération", la romancière, victime d'un viol dans son adolescence, salue le départ d'Adèle Haenel en pleine cérémonie.Virginie Despentes pose à Barcelone (Espagne), le 4 mai 2017. Je vais commencer comme ça : soyez rassurés, les puissants, les boss, les chefs, les gros bonnets : ça fait mal. Docteure en anthropologie sociale et ethnologie (EHESS), également titulaire d’un DEA de philosophie, d’un DEA de psychanalyse et formée à la psychosociologie (ARIP).L’intérêt de posséder plus de livres que vous ne pouvez en lire,Depuis la crise du coronavirus, ils ne veulent plus perdre leur vie à la gagner,Être la « meuf bonne » de mon école de commerce a fini par me gâcher la vie. Parce qu’à la fin de l’exercice, on sait qu’on est tous les employés de ce grand merdier. Les réalisatrices qui décernent le prix de votre impunité, les réalisateurs dont le prix est taché par votre ignominie - même combat. C’est probablement une image annonciatrice des jours à venir. C’est votre propre puissance de frappe monétaire que vous venez aduler. On se reconnaît. Mais lorsqu’elle “se lève et se barre”, elle ne fait pas défection : elle accomplit un geste de protestation qui s’inscrit dans une lutte. On leur trouve du talent et du style parce qu’ils sont des violeurs. Ne jamais parler en public de ce qui se passe pendant les castings ni pendant les prépas ni sur les tournages ni pendant les promos. Votre amour du plus fort est morbide. Elle le fait en tant qu’individu qui n’est pas entièrement assujetti à l’industrie cinématographique, parce qu’elle sait que votre pouvoir n’ira pas jusqu’à vider ses salles. On se reconnaît. C’est grotesque, c’est insultant, c’est ignoble, mais ce n’est pas surprenant. Ne jamais parler en public de ce qui se passe pendant les castings ni pendant les prépas ni sur les tournages ni pendant les promos. Les corps qui se taisent, qui ne racontent pas l’histoire de leur point de vue. Elle le fait en tant qu’individu qui n’est pas entièrement assujetti à l’industrie cinématographique, parce qu’elle sait que votre pouvoir n’ira pas jusqu’à vider ses salles. Dans nos gueules. C’est votre propre puissance de frappe monétaire que vous venez aduler. Je donne 80% de ma bibliothèque féministe pour cette image-là. On s’identifie forcément – pas seulement moi qui fais partie de ce sérail mais n’importe qui regardant la cérémonie, on s’identifie et on est humilié par procuration. On se lève. Le prix de meilleur réalisateur attribué à Polanski? Et les puissants aiment les violeurs. Vous serrez les rangs, vous défendez l’un des vôtres. Et vous ne tolérez autour de vous que les valets les plus dociles. Les plus puissants entendent défendre leurs prérogatives : ça fait partie de votre élégance, le viol est même ce qui fonde votre style. Mais si le violeur est un puissant : respect et solidarité. Votre jouissance morbide, avant tout. Les corps qui se taisent, qui ne racontent pas l’histoire de leur point de vue. Himself. Et je ne suis certainement pas la seule à avoir envie de chialer de rage et d’impuissance depuis votre belle démonstration de force, certainement pas la seule à me sentir salie par le spectacle de votre orgie d’impunité.Il n’y a rien de surprenant à ce que l’académie des césars élise Roman Polanski meilleur réalisateur de l’année 2020. Et les puissants aiment les violeurs. C’est la seule réponse possible à vos politiques. Vous savez très bien ce que vous faites quand vous défendez Polanski : vous exigez qu’on vous admire jusque dans votre délinquance. C’est grotesque, c’est insultant, c’est ignoble, mais ce n’est pas surprenant. Tout le monde sait. Comme on marche sur des talons hauts : comme si on allait démolir le bâtiment entier, comment on avance le dos droit et la nuque raidie de colère et les épaules ouvertes. Quand tu confies un budget de plus de 25 millions à un mec pour faire un téléfilm, le message est dans le budget. La loi vous couvre, les tribunaux sont votre domaine, les médias vous appartiennent. On gueule. #retraites,Copyright 2020 Alternative Révolutionnaire Communiste Tous droits réservés. #Covid19 #NosViesPasLeursProfits,Soirée de soutien aux grévistes RATP, ligne 5 : Marie chanteuse d'opéra chante du #Brecht #retraites,Soirée de soutien aux grévistes RATP, ligne 5 : Sabriha, donnons à la caisse de grève ! Ton corps, tes yeux, ton dos, ta voix, tes gestes tout disait : oui on est les connasses, on est les humiliées, oui on n’a qu’à fermer nos gueules et manger vos coups, vous êtes les boss, vous avez le pouvoir et l’arrogance qui va avec mais on ne restera pas assis sans rien dire. C’est le même message venu des mêmes milieux adressé au même peuple : «Ta gueule, tu la fermes, ton consentement tu te le carres dans ton cul, et tu souris quand tu me croises parce que je suis puissant, parce que j’ai toute la thune, parce que c’est moi le boss.».Alors quand Adèle Haenel s’est levée, c’était le sacrilège en marche. On ne les aime pas malgré le viol et parce qu’ils ont du talent. On trimballe ce qu’on est et c’est tout. On leur trouve du talent et du style parce qu’ils sont des violeurs. Tant de silence, tant de soumission, tant d’empressement dans la servitude. Célébrez-vous, humiliez-vous les uns les autres tuez, violez, exploitez, défoncez tout ce qui vous passe sous la main. Quand Foresti se permet de quitter la fête et de se déclarer «écœurée», elle ne le fait pas en tant que meuf – elle le fait en tant qu’individu qui prend le risque de se mettre la profession à dos. Votre puissance est une puissance sinistre. On est humilié par procuration quand on les regarde se taire alors qu’ils savent que si Portrait de la jeune fille en feu ne reçoit aucun des grands prix de la fin, c’est uniquement parce qu’Adèle Haenel a parlé et qu’il s’agit de bien faire comprendre aux victimes qui pourraient avoir envie de raconter leur histoire qu’elles feraient bien de réfléchir avant de rompre la loi du silence. A la guerrière. Tant de silence, tant de soumission, tant d’empressement dans la servitude. On a envie de crever. La loi vous couvre, les tribunaux sont votre domaine, les médias vous appartiennent. Seconde vague : le masque de la discorde.Pourquoi le journaliste Gaspard Glanz a-t-il été placé en garde à vue jeudi ? COVID-19 : LES “SACRIFIÉS” ATTAQUENT LE GOUVERNEMENT, ANTONIN BERNANOS : ANTIFA SOUS SURVEILLANCE.L’emploi garanti, solution au chômage de masse?Bolivie. (ANDREU DALMAU/SIPA),, pour apporter son soutien à l'actrice Adèle Haenel, qui a.après la remise du prix de la meilleur réalisation à Roman Polanski. On se lève. Faites vos conneries entre vous. Cette leçon-là. Vingt-cinq millions pour ce parallèle. Et vous ne tolérez autour de vous que les valets les plus dociles. «La bible de la liberté pour le peuple»,⚡ L’humoriste et comédien Guy Bedos est mort,Pourquoi beaucoup de salariés ont la tête ailleurs. On est humilié par procuration quand on les regarde se taire alors qu’ils savent que si.Alors quand Adèle Haenel s’est levée, c’était le sacrilège en marche. On se lève et on se barre, ça veut dire, on a essayé et on n'y arrive pas. Je donne 80 % de ma bibliothèque féministe pour cette image-là. On se casse. Et c’est exactement à cela que ça sert, la puissance de vos grosses fortunes : avoir le contrôle des corps déclarés subalternes. Et vous ne tolérez autour de vous que les valets les plus dociles. Les choses sont très bien telles qu’elles sont. Césars 2020: «Désormais on se lève et on se barre» Dans une tribune parue le dimanche 1er mars 2020 dans «Libération», la romancière Virginie Despentes s’attaque à la cérémonie des Césars. C’est le même message venu des mêmes milieux adressé au même peuple : «Ta gueule, tu la fermes, ton consentement tu te le carres dans ton cul, et tu souris quand tu me croises parce que je suis puissant, parce que j’ai toute la thune, parce que c’est moi le boss.».Alors quand Adèle Haenel s’est levée, c’était le sacrilège en marche. Pas un mot sur Polanski, pas un mot sur Adèle Haenel. Ne jamais parler en public de ce qui se passe pendant les castings ni pendant les prépas ni sur les tournages ni pendant les promos. C’est ça qui est beau, finalement, c’est que ça marche à tous les coups, vos saletés. Le temps est venu pour les plus riches de faire passer ce beau message : le respect qu’on leur doit s’étendra désormais jusqu’à leurs bites tachées du sang et de la merde des enfants qu’ils violent. On se lève et on se casse. Cette leçon-là. Les plus puissants entendent défendre leurs prérogatives : ça fait partie de votre élégance, le viol est même ce qui fonde votre style. C’est probablement une image annonciatrice des jours à venir. Ça se raconte, ça se sait. Vous serrez les rangs, vous défendez l’un des vôtres. C’est toujours la loi du silence qui prévaut. Tout ce week-end à vous écouter geindre et chialer, vous plaindre de ce qu’on vous oblige à passer vos lois à coups de 49.3 et qu’on ne vous laisse pas célébrer Polanski tranquilles et que ça vous gâche la fête mais derrière vos jérémiades, ne vous en faites pas : on vous entend jouir de ce que vous êtes les vrais patrons, les gros caïds, et le message passe cinq sur cinq : cette notion de consentement, vous ne comptez pas la laisser passer. Il n’y a rien de surprenant à ce que vous ayez couronné Polanski : c’est toujours l’argent qu’on célèbre, dans ces cérémonies, le cinéma on s’en fout. Adèle je sais pas si je te male gaze ou si je te female gaze mais je te love gaze en boucle sur mon téléphone pour cette sortie-là. Nous n’avons aucun respect pour votre mascarade de respectabilité. Césars : « Désormais on se lève et on se barre », par Virginie Despentes "Que ça soit à l’Assemblée nationale ou dans la culture, vous, les puissants, vous exigez le respect entier et constant. Jeanine Áñez retire sa candidature à la présidence pour favoriser l’unité contre le MAS et Evo Morales, Université d’été NPA 2020 – Stratégie et parti au XXIe siècle,Le “style tardif” de la biopolitique. Venez m’expliquer comment je devrais m’y prendre pour laisser la fille violée devant la porte de mon bureau avant de me mettre à écrire, bande de bouffons.Adèle se lève et elle se casse. Vous exigez le respect entier et constant. A la guerrière. Vous savez très bien ce que vous faites quand vous défendez Polanski : vous exigez qu’on vous admire jusque dans votre délinquance. »,Tristan Egolf : "Le seigneur des porcheries",Virigine Despentes : «Désormais on se lève et on se barre». Si le violeur d’enfant c’était l’homme de ménage alors là pas de quartier : police, prison, déclarations tonitruantes, défense de la victime et condamnation générale. Ça, c’est le spectacle des césars. Mais si le violeur est un puissant : respect et solidarité. Ça se raconte, ça se sait. Votre plaisir réside dans la prédation, c’est votre seule compréhension du style. On accuse le politiquement correct et les réseaux sociaux, comme si cette omerta datait d’hier et que c’était la faute des féministes mais ça fait des décennies que ça se goupille comme ça : pendant les cérémonies de cinéma français, on ne blague jamais avec la susceptibilité des patrons. Par contre, la voix des opprimés qui prennent en charge le récit de leur calvaire, on a compris que ça vous soûlait. Votre amour du plus fort est morbide. C’est probablement une image annonciatrice des jours à venir. Ça reste humiliant de voir les participants se succéder au pupitre, que ce soit pour annoncer ou pour recevoir un prix. C’est grotesque, c’est insultant, c’est ignoble, mais ce n’est pas surprenant. On se casse. Et vous le récompensez. C’est votre propre puissance de frappe monétaire que vous venez aduler. La plus belle image en quarante-cinq ans de cérémonie – Adèle Haenel quand elle descend les escaliers pour sortir et qu’elle vous applaudit et désormais on sait comment ça marche, quelqu’un qui se casse et vous dit merde. C’est votre politique : exiger le silence des victimes. On gueule. Quand tu confies un budget de plus de 25 millions à un mec pour faire un téléfilm, le message est dans le budget. On vous emmerde. Les réalisatrices qui décernent le prix de votre impunité, les réalisateurs dont le prix est taché par votre ignominie – même combat. Ça vaut pour le viol, ça vaut pour les exactions de votre police, ça vaut pour les césars, ça vaut pour votre réforme des retraites. C’est probablement une image annonciatrice des jours à venir. Dans nos gueules. Votre monde est dégueulasse. Alors tout le monde se tait, tout le monde sourit. On se casse. Ce soir du 28 février on n’a pas appris grand-chose qu’on ignorait sur la belle industrie du cinéma français par contre on a appris comment ça se porte, la robe de soirée. Votre plaisir réside dans la prédation, c’est votre seule compréhension du style. Parce qu’à la fin de l’exercice, on sait qu’on est tous les employés de ce grand merdier. Parce qu’à la fin de l’exercice, on sait qu’on est tous les employés de ce grand merdier. Et c’est exactement à cela que ça sert, la puissance de vos grosses fortunes : avoir le contrôle des corps déclarés subalternes. Et les hasards du calendrier font que le message vaut sur tous les tableaux : trois mois de grève pour protester contre une réforme des retraites dont on ne veut pas et que vous allez faire passer en force. On les aime pour ça. Quand tu confies un budget de plus de 25 millions à un mec pour faire un téléfilm, le message est dans le budget. «dÉsormais, on se lÈve et on se barre !» Se lever et se barrer quand le message religieux est équivoque, c’est peut-être désormais la seule manière d’exprimer ses réserves sans mettre sa vie en danger car nous vivons dans un pays où trop d’hommes sont jugés infaillibles Vingt-cinq millions, c’est-à-dire plus de quatorze fois le budget des Misérables, et le mec n’est même pas foutu de classer son film dans le box-office des cinq films les plus vus dans l’année. Vingt-cinq millions pour ce parallèle. Le monde que vous avez créé pour régner dessus comme des minables est irrespirable. "Je vais commencer comme ça : soyez rassurés, les puissants, les boss, les chefs, les gros bonnets : ça fait mal. Vous êtes une bande d’imbéciles funestes. Les uns les autres savent qu’en tant qu’employés de l’industrie du cinéma, s’ils veulent bosser demain, ils doivent se taire. C’est cette exigence qui fait que lors de la cérémonie tous les corps sont soumis à une même loi du silence. Le temps est venu pour les plus riches de faire passer ce beau message : le respect qu’on leur doit s’étendra désormais jusqu’à leurs bites tachées du sang et de la merde des enfants qu’ils violent. La différence ne se situe pas entre les hommes et les femmes, mais entre dominés et dominants, entre ceux qui entendent confisquer la narration et imposer leurs décisions et ceux qui vont se lever et se … Par contre, la voix des opprimés qui prennent en charge le récit de leur calvaire, on a compris que ça vous soûlait. La plus belle image en quarante-cinq ans de cérémonie - Adèle Haenel quand elle descend les escaliers pour sortir et qu’elle vous applaudit et désormais on sait comment ça marche, quelqu’un qui se casse et vous dit merde. Et vous savez très bien ce que vous faites - que l’humiliation subie par toute une partie du public qui a très bien compris le message s’étendra jusqu’au prix d’après, celui des Misérables, quand vous convoquez sur la scène les corps les plus vulnérables de la salle, ceux dont on sait qu’ils risquent leur peau au moindre contrôle de police, et que si ça manque de meufs parmi eux, on voit bien que ça ne manque pas d’intelligence et on sait qu’ils savent à quel point le lien est direct entre l’impunité du violeur célébré ce soir-là et la situation du quartier où ils vivent. Je ne vois aucune différence de comportements. C’est le gros budget que vous lui avez octroyé en signe de soutien que vous saluez - à travers lui c’est votre puissance qu’on doit respecter.Il serait inutile et déplacé, dans un commentaire sur cette cérémonie, de séparer les corps de cis mecs aux corps de cis meufs. C’est toujours la loi du silence qui prévaut. On a envie de crever. La plus belle image en quarante-cinq ans de cérémonie – Adèle Haenel quand elle descend les escaliers pour sortir et qu’elle vous applaudit et désormais on sait comment ça marche, quelqu’un qui se casse et vous dit merde. On accuse le politiquement correct et les réseaux sociaux, comme si cette omerta datait d’hier et que c’était la faute des féministes mais ça fait des décennies que ça se goupille comme ça : pendant les cérémonies de cinéma français, on ne blague jamais avec la susceptibilité des patrons. Ça vaut pour le viol, ça vaut pour les exactions de votre police, ça vaut pour les césars, ça vaut pour votre réforme des retraites. Les plus puissants entendent défendre leurs prérogatives : ça fait partie de votre élégance, le viol est même ce qui fonde votre style. Elle est la seule à oser faire une blague sur l’éléphant au milieu de la pièce, tous les autres botteront en touche. Ça vaut pour le viol, les exactions de votre police, les césars, votre réforme des retraites. Superbe. Tout ce week-end à vous écouter geindre et chialer, vous plaindre de ce qu’on vous oblige à passer vos lois à coups de 49.3 et qu’on ne vous laisse pas célébrer Polanski tranquilles et que ça vous gâche la fête mais derrière vos jérémiades, ne vous en faites pas : on vous entend jouir de ce que vous êtes les vrais patrons, les gros caïds, et le message passe cinq sur cinq : cette notion de consentement, vous ne comptez pas la laisser passer. On se lève et on se casse. Une employée récidiviste, qui ne se force pas à sourire quand on l’éclabousse en public, qui ne se force pas à applaudir au spectacle de sa propre humiliation. Ce soir du 28 février on n’a pas appris grand-chose qu’on ignorait sur la belle industrie du cinéma français par contre on a appris comment ça se porte, la robe de soirée. Humilié par procuration que vous ayez osé convoquer deux réalisatrices qui n’ont jamais reçu et ne recevront probablement jamais le prix de la meilleure réalisation pour remettre le prix à Roman fucking Polanski. Il n’y a rien de surprenant à ce que vous ayez couronné Polanski : c’est toujours l’argent qu’on célèbre, dans ces cérémonies, le cinéma on s’en fout. Faites vos conneries entre vous. Et les hasards du calendrier font que le message vaut sur tous les tableaux : trois mois de grève pour protester contre une réforme des retraites dont on ne veut pas et que vous allez faire passer en force. On ne les aime pas malgré le viol et parce qu’ils ont du talent. Une employée récidiviste, qui ne se force pas à sourire quand on l’éclabousse en public, qui ne se force pas à applaudir au spectacle de sa propre humiliation. C’est probablement une image annonciatrice des jours à venir. On a beau le savoir, on a beau vous connaître, on a beau l’avoir pris des dizaines de fois votre gros pouvoir en travers de la gueule, ça fait toujours aussi mal. On a envie de crever. On se lève et on se casse. Adèle se lève comme elle s’est déjà levée pour dire voilà comment je la vois votre histoire du réalisateur et son actrice adolescente, voilà comment je l’ai vécue, voilà comment je la porte, voilà comment ça me colle à la peau. On applaudit les investisseurs, puisque pour rassembler un tel budget il a fallu que tout le monde joue le jeu : Gaumont Distribution, les crédits d’impôts, France 2, France 3, OCS, Canal +, la RAI… la main à la poche, et généreux, pour une fois. On a beau le savoir, on a beau vous connaître, on a beau l’avoir pris des dizaines de fois votre gros pouvoir en travers de la gueule, ça fait toujours aussi mal. On se lève et on se casse. Superbe. Et je ne suis certainement pas la seule à avoir envie de chialer de rage et d’impuissance depuis votre belle démonstration de force, certainement pas la seule à me sentir salie par le spectacle de votre orgie d’impunité.Il n’y a rien de surprenant à ce que l’académie des césars élise Roman Polanski meilleur réalisateur de l’année 2020. On leur trouve du talent et du style parce qu’ils sont des violeurs. Il est entendu que les grands prix continuent d’être exclusivement le domaine des hommes, puisque le message de fond est : rien ne doit changer. C’est le gros budget que vous lui avez octroyé en signe de soutien que vous saluez – à travers lui c’est votre puissance qu’on doit respecter.Il serait inutile et déplacé, dans un commentaire sur cette cérémonie, de séparer les corps de cis mecs aux corps de cis meufs. Elle salue en ce geste,Célébrez-vous, humiliez-vous les uns les autres tuez, violez, exploitez, défoncez tout ce qui vous passe sous la main. On a beau le savoir, on a beau vous connaître, on a beau l’avoir pris des dizaines de fois votre gros pouvoir en travers de la gueule, ça fait toujours aussi mal. Tant de silence, tant de soumission, tant d’empressement dans la servitude. Le public on s’en fout. On s’identifie forcément - pas seulement moi qui fais partie de ce sérail mais n’importe qui regardant la cérémonie, on s’identifie et on est humilié par procuration. Vous n’avez décidément honte de rien. Mais si le violeur est un puissant : respect et solidarité. Où serait le fun d’appartenir au clan des puissants s’il fallait tenir compte du consentement des dominés ? Vous savez très bien ce que vous faites quand vous défendez Polanski : vous exigez qu’on vous admire jusque dans votre délinquance. La différence ne se situe pas entre les hommes et les femmes, mais entre dominés et dominants, entre ceux qui entendent confisquer la narration et imposer leurs décisions et ceux qui vont se lever et se …