Si les Français continuent de consommer, les chaînes d’approvisionnement sont bouleversées. Votre inscription a bien été prise en compte. « Trop de retrait tue le retrait », résume une des enseignes concernées. Plusieurs distributeurs concernés évoquent de manière plus ou moins confuse le facteur humain en tant qu’origine première de la crise : « un problème de gestion par les équipes », « des erreurs humaines », des directeurs de magasins franchisés trainant la patte pour retirer les produits, …. À ce jour, 2.000 contrôles ont été réalisés en un mois pour vérifier que les produits Lactalis avaient bien été retirés des rayons contrôlés. Le fait que la santé de bébés se soit trouvée mise en jeu n’y est sans doute pas pour rien, la tradition du secret cultivé par Lactalis et la succession de cafouillages dans l’ordonnancement et la mise en oeuvre des retraits et rappels de produits non plus. Les services de la répression des fraudes mènent l’enquête pour déterminer les causes précises de ce dysfonctionnement majeur. La société Sodilac a rappelé jeudi plusieurs produits infantiles à base de protéines de riz fabriqués dans le nord de l’Espagne et distribués sous la marque Modilac après le signalement de quatre cas en France de « Salmonella poona » dans des selles de nourrissons. Les auteurs pointent “une volonté de dissimuler certaines informations aux autorités de contrôle”. Il s’était séparé de cette activité pour se concentrer sur l’approvisionnement des restaurants et des cantines – quand le confinement a été déclaré, le 17 mars. Un laboratoire d’analyses, basé dans le Val-de-Marne, serait aussi dans le collimateur des gendarmes. Certaines coopératives de céréales maintiennent leurs prix par solidarité malgré l’augmentation de la demande. Nous verrons si au fil du temps au-delà du site d’appel au boycott de Lactalis (17619 signatures au 19 octobre 2018) pour rémunérer à juste titre les fournisseurs français, poindra le hashtag plus généraliste #jeboycottelactalis comme ce fut le cas pour Danone après l’annonce du plan de restructuration de sa branche biscuits comportant deux fermetures d’usines et la suppression de 570 emplois en France. Dans un article du site bfmtv.com Emmanuel Besnier, a indiqué que le groupe avait accusé un repli de son bénéfice net en 2017, à 387 millions d’euros, contre 406 millions un an plus tôt, à cause de l’affaire du lait infantile contaminé. Pendant ce temps, le gouvernement et les représentants de la branche agroalimentaire soulignent qu’il n’y a aucune pénurie de denrées – ce qu’on peut constater tous les jours en allant faire ses courses. Lactalis précise donc que le retrait des produits Picot AR intervient « par principe de précaution maximum et à titre préventif », « à la suite du rappel de plusieurs formules infantiles d’un concurrent fabriquées en Espagne chez un fournisseur extérieur ». Nul besoin de s’étendre outre-mesure sur le volet de communication totalement inexistant. Le pôle santé publique du parquet de Paris a, selon le mensuel Que Choisir, ouvert une information judiciaire contre X pour « tromperie sur les qualités substantielles des marchandises », « blessures involontaires ayant entraîné une incapacité de travail inférieure ou égale à trois mois » et « inexécution par un exploitant du secteur alimentaire de procédures de retrait ou de rappel d’un produit préjudiciable à la santé ». "Même si l'inflation en rayons est quasi nulle, les entreprises de l'alimentation supportent des hausses de coût directement liées à l'augmentation des prix des matières premières, des coûts de maintenance des outils de production ou encore de l'achat des équipements de protection des salariés", prévient l'Ania, qui fédère indirectement près de 18.000 entreprises du secteur. Concrètement, les enseignes reçoivent des affichettes avec la carte d’identité du produit concerné. Les entreprises appellent donc le gouvernement à leur procurer davantage de masques et de vêtements de protection. Les mêmes accusations se retrouvent dans les propos d’Agnès Buzyn : “Je crains que nous trouvions des choses étonnantes chez Lactalis”. Elle serait passée entre les mailles du filet des opérations de rappels et de retrait des produits qui ont été ciblées uniquement par l’administration sur les poudres de lait pour bébé. Le président de Lactalis promet que son entreprise va revoir tout son processus sanitaire “de façon à anticiper toute survenue d’une contamination”. « L’État a été pleinement dans son rôle », assure le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. Manque de main-d’œuvre, exportations bloquées, hausse des prix du transport, les entreprises du secteur, très mobilisées, accusent difficilement le coup. D’autant plus qu’il se dit que Lactalis se serait dès le mois de décembre rapproché de familles en vue de leur proposer une indemnisation. Le risque de déshydratation n’en n’est pas moins important. Contexte Avec 600 millions de baguettes et 1,5 milliard de viennoiseries produites chaque année dans ses 19 unités de production, Neuhauser est un groupe leader en boulangerie et viennoiserie en Europe. Le 16 janvier 2018, le gouvernement tente de reprendre la main et annonce à cet effet, par la voix du ministre de l’agriculture et de l’alimentation et du ministre de l’économie, un train de mesures à venir pour mieux sécuriser la filière agroalimentaire (voir ci-dessous). Il doit répondre à des procédures spécifiques détaillées dans le manuel d’assurance qualité de l’entreprise. En complément d’excuses renouvelées en conformité avec les bonnes pratiques de communication de crise dans l’ère du temps, le président de Lactalis, Emmanuel Besnier, a fini par s’exprimer, avec gravité et responsabilité, après la médiocre prestation de son directeur de la communication, Michel Nalet, livré en pâture aux médias lors de la première conférence de presse. Si vous continuez à utiliser ce dernier, nous considérerons que vous acceptez l'utilisation des cookies. Dans la grande distribution, les rappels de produit sont quasi quotidiens mais le consommateur ne les voit pas forcément. Crise du fipronil : aucun produit falsifié en France Dossier Stéphane Travert, le ministre de l’Agriculture a présenté le bilan des enquêtes en élevage des poules pondeuses en France. Nous sommes bien loin du coût moyen estimé à 12 millions de dollars pour des incidents liés à des produits défectueux récemment mentionné par le journal Les Échos. En 2019, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 150 millions d’euros et comptait 410 salariés, 8 entrepôts et 120 camions. On ne saurait en l’espèce renvoyer les causes sur les responsabilités d’une lointaine Europe. Le 16 janvier 2018, Lactalis a annoncé qu’il s’engage “à mobiliser tous les moyens du groupe pour examiner les hypothèses possibles permettant d’identifier avec certitude l’origine de la contamination à la salmonelle”. Mais comme ce sont des millions de boites qui sont concernées, pour Jean-Jacques Neyhouser, inspecteur à la DGCCRF et représentant CGT, les effectifs sont bien sûr largement insuffisants pour répondre à une crise de cette ampleur : « Il y a certains départements où il n’y a plus que cinq ou six agents. Le groupe Canavese a dû demander sa mise en redressement judiciaire il y a quelques semaines. Nombreuses pharmacies libérales et hospitalières ont aussi distribué ces produits, sans manifester de hâte excessive dans le retrait des boîtes des rayons ou des armoires ainsi que le reconnaît Agnès Buzyn, Ministre de la Santé, alors que plusieurs alertes ont été envoyées sur les logiciels de métier des pharmaciens. Les exportations sont en partie bloquées, on manque de main-d’œuvre et les restaurants n’achètent plus. Le gouvernement se défend d’avoir manqué à ses obligations. Les diagnostics ont été très rapidement établis, qui ont conduit à une cause première commune : les laits infantiles produits dans l’usine de Craon, en Mayenne, appartenant à Lactalis, troisième groupe laitier mondial, étaient contaminés par une bactérie du genre salmonelle. C’est un risque qui ne doit pas être minimisé. En marge de l’ indemnisation, il faut aussi souligner que l’association des familles de victimes a annoncé une centaine de plaintes, accusant Lactalis d’avoir menti sur les dates et les lots contaminés. Leur mode d’action est bien connu : après ingestion, elles traversent la paroi intestinale et gagnent les ganglions mésentériques, où, après lyse, elles libèrent leurs endotoxines, responsables des signes cliniques, puis elles gagnent la circulation sanguine et se disséminent dans tous les organes. Altaïr Conseil en collaboration avec Jean Lavie, ingénieur agroalimentaire. Peu avant le début du confinement, les Français faisaient des stocks, mais la situation est revenue à la normale depuis. Selon l’hebdomadaire Marianne, la missive évoque aussi des « bidouillages » . Un communiqué du ministre de l’agriculture soulignant en outre que la réouverture du site industriel de Craon ne pourra “être envisagée tant qu’un plan d’action de maîtrise sanitaire rigoureux n’aura pas été validé par les services de l’Etat”. Les salmonelles appartiennent à un genre d’entérobactéries – c’est à dire que l’on les trouve dans l’estomac et les fèces de l’homme et des animaux – qui se divisent sommairement en deux catégories : les salmonelles non-typhiques, assez fréquentes sous nos latitudes, et les salmonelles typhiques, principalement rencontrées en Asie. Force étant de constater que l’alerte la plus efficace fut celle lancée par une cliente, pourquoi ne pas en tirer les leçons et aussi instaurer une réserve citoyenne composée de personnes vigilantes mobilisables sur tout le territoire national pour s’assurer à l’occasion de contrôles sur place dans les magasins de la bonne application d’ordres de retrait ou de rappels qui leur seraient transmis par sms ou bien par mail. L’instruction pourrait s’étendre au laboratoire d’analyses auquel Lactalis sous-traitait une partie de ses autocontrôles (Eurofins) tout comme aux distributeurs (grandes enseignes, pharmacies, crèches et hôpitaux) qui n’auraient pas correctement appliqué les procédures de retrait/rappel. En gage de transparence sur les résultats des contrôles, il déclare enfin que le résultat des 2.500 nouvelles inspections réalisées par la Direction générale de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), destinées à vérifier le retrait effectif des laits infantiles fabriqués par Lactalis seront publiés la semaine prochaine. Ce programme de formation comporte différentes phases se déployant depuis la théorie et l’apprentissage des bonnes pratiques auprès des cadres et acteurs concernés au … Lactalis aurait déposé plainte contre X. Nul doute que je juge d’instruction se saisira de ces nouveaux éléments et que l’enquête connaîtra de nombreux rebondissements. ». La situation est particulièrement "sinistrée" pour les sociétés spécialisées dans la restauration hors domicile : "La baisse d'activité atteint plus de 75% en valeur et en volume, ce pour près de la moitié des entreprises du secteur.". Publié le 13/10/2018 À 16H00. En portant plainte contre X, le parquet signifie le dépassement de la mise en cause de la seule entreprise Lactalis. Les exportations sont en partie bloquées, on manque de main-d’œuvre et les restaurants n’achètent plus. Ce constat appelle la conduite régulière d’exercices de place, à l’égal des stress tests existants pour les organismes bancaires ou des simulations de catastrophes, crue centennale par exemple, pour les administrations et opérateurs d’infrastructures vitales, afin d’améliorer la cohésion et l’efficacité des dispositifs et pratiques de gestion de l’alerte et de gestion de crise agroalimentaire de l’ensemble des intervenants, au bénéfice d’une sécurité alimentaire et sanitaire renforcée. Tirant les enseignements de la crise, Lactalis a annoncé le 25 janvier 2019 le retrait et le rappel « par principe de précaution maximum » des laits infantiles de la marque Picot AR, un jour après un autre rappel de produits pour bébé de la marque Modilac, un concurrent dont les produits sont fabriqués par le même fournisseur extérieur en Espagne. Rien ne permet de trancher entre une négligence généralisée ou une « erreur » volontaire. Il faut désormais déterminer les responsabilités des uns et des autres. Leur bilan en subit les conséquences : près de quatre cinquièmes des entreprises voient leur chiffre d’affaires reculer et plus d’un quart prévoient des pertes de revenus de plus de 50 %. Cette réserve qui répond au besoin d’engagement de nombreux consomacteurs dans la gestion de crise agroalimentaire viendrait s’adjoindre aux différentes réserves existantes : réserve sanitaire, garde nationale, réserves opérationnelles ou citoyennes des Armées, réserve de sécurité civile, réserve civique, etc. Le groupe a notamment utilisé le hashtag #LactalisRepond pour réagir en direct, pendant la diffusion de l’émission sur France 2. En France, au 8 décembre, 35 bébés ont été victimes de diarrhées et de vomissements, 18 d’entre eux ayant dû être hospitalisés. "Ces hausses de coûts, remontées par l'ensemble des industriels, sont comprises entre 3% et 16%. Adeline Haverland Lactalis. Il y a en fait eu trois vagues de rappel, les 2, 10 et 21 décembre, sur des produits différents, ce qui pourrait en partie expliquer la confusion dans cette gestion de crise agroalimentaire.